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Sébastien Provencher : explorer à l’échelle micro et minimale


Crédit photo : Marie-Pier Meilleur


« Avant la pandémie, toutes les créations que je voulais faire étaient en rapport au toucher. J’aurais souhaité utiliser la peau comme matériau et travailler sur sa sensorialité. Ce qu’on vit en ce moment réduit beaucoup l’éventail des explorations, » témoigne Sébastien Provencher, mesurant pleinement les impacts de la pandémie sur sa créativité alors qu’il s’apprête à se lancer dans un nouveau processus de création.


En studio, l’adaptation aux balises de santé publique pousse à repenser les approches et à transformer les œuvres. C’est le cas pour Bones & Wires, œuvre scénique composée en tandem avec Mathieu Leroux (annulée et repoussée en mai prochain chez Tangente), dont il a fallu retravailler la mise en espace. Grâce à une première captation vidéo, les deux créateurs ont pu cerner le fort potentiel cinématographique de cette création. Si bien qu’ils envisagent la possibilité de présenter leur travail comme un film d’art en complément à l’œuvre scénique.

« Comme il y a beaucoup de micro-détails dans cette création, la vidéo présente l’avantage d’appuyer sur ce qui serait moins perceptible en salle et d’ouvrir d’autres perspectives. »


Forcé de composer avec de nouveaux paramètres, Sébastien observe une réorientation de ses désirs artistiques : « Peut-être parce qu’en ce moment nos regards sont très concentrés sur l’écran et la vidéo, j’ai ce désir d’aller vers quelque chose de plus minimal. Le fait d’entrer dans les détails m’interpelle beaucoup. Le champ des possibles se joue en ce moment à l’échelle micro plutôt que macro. Ça influence mon envie de voir certains détails sur scène sur lesquels d’ordinaire j’aurais mis moins d’emphase. » Chez lui, le contexte éprouvant actuel appelle à des propositions plus lumineuses, douces et contemplatives. À cela s’ajoute l’envie d’apprivoiser des formats différents en sortant de la boîte noire pour explorer des formes muséales qui se déploient dans la durée.


Cette dernière année, Sébastien s’est tourné vers l’enseignement et a dirigé des projets à l’École de danse contemporaine de Montréal, ainsi qu’à l’organisme Les Muses auprès d’interprètes en situation de handicap. Des projets qui lui ont permis de retrouver un certain sens à sa pratique et de nourrir sa créativité durant ce temps de latence, en attendant de pouvoir regagner la scène pour présenter Bones & Wires et What will come, un autre duo composé avec Julia B. Laperrière dont la première est prévue pour l’automne 2021 chez Tangente.

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