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Harold Rhéaume et l’art de slalomer à travers les contraintes


Crédits photo : Daphné Lehoux Traversy


« Le toucher est à la base de mon travail, sur le coup j’ai eu l’impression qu’on m’amputait les deux bras, » confie Harold Rhéaume qui, malgré la pandémie, s’estime chanceux que tous ses projets aient pu tenir la route à force de compromis et d’adaptation aux contraintes. Alors qu’il s’apprêtait à recréer son œuvre phare Les dix commandements pour célébrer les 20 ans de sa compagnie, le chorégraphe était loin de soupçonner à quel point le sens de cette pièce créée en 1998 se réactualiserait dans un contexte si fragile pour la cohésion sociale.


Poussé à composer avec de nouvelles règles strictes et impermanentes, l’artiste a su « slalomer à travers les obstacles » en acceptant de mettre de nouvelles lunettes pour créer ce qui s’avère être une nouvelle œuvre plutôt qu’une reprise à l’identique. Par chance, l’œuvre de 1998 comportait 10 solos! Il était donc possible d’éditer les séquences de groupe et de resserrer la pièce sur les solos afin d’éviter les contacts entre les danseurs. Il a fallu également revoir le format de l’œuvre composé à l’origine pour grand plateau. Avec le diffuseur La Rotonde (aussi coproducteur du projet), la compagnie Le fils d’Adrien danse a donc imaginé une création en deux temps : une nouvelle version scénique adaptée à des cadres plus intimistes et une œuvre numérique.


Alors que la pièce aborde les valeurs aux fondements de nos sociétés, dans son travail de recréation avec les danseurs, Harold a pu constater que s’ouvraient de nouvelles dimensions et possibilités de lecture faisant écho à la situation actuelle. « J’espère que les leçons à tirer de ce qu’on vit en ce moment resteront : l’idée que le salut est dans l’entraide et la solidarité des individus, » souhaite le chorégraphe.


L’automne dernier, plusieurs solos des DIX COMMANDEMENTS ont également repris vie dans un format in situ au Monastère des Augustines, cadre tout désigné pour accueillir ce travail.


Un aspect positif pour l’artiste œuvrant à Québec a germé de la migration des communications et des interactions sur le web, accélérée par la pandémie. Il remarque plus d’accessibilité aux discussions qui ont cours dans le milieu de la danse – largement concentré à Montréal –, plus d’échanges et plus de visibilité de ce qui se fait hors Montréal.


Parallèlement au projet LES DIX COMMANDEMENTS — les solos, après avoir dansé Giacometti et Miró, la compagnie travaille à une nouvelle création in situ au Musée national des beaux-arts du Québec dans le cadre de l’exposition « Turner et le sublime ».

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